Athéna

Bientôt, les attributions d'Athena se développèrent et se multiplièrent. Elle ne fut pas seulement la chaste déesse qui priva Tirésias de la vue parce que le devin avait osé la regarder se baigner, ou qui fit chasser de l'Olympe Hephaistos, coupable d'avoir attenté à son honneur ; elle ne fut plus uniquement la déesse de la Guerre portant la cuirasse, l'égide, la lance d'or, le bouclier, où surgissait la tête de Méduse, telle, en somme, que la présentait le Palladion : elle devint la protectrice de l'Etat, la déesse qui garantit l'équité des lois, leur juste application, tant devant les tribunaux que dans les assemblées. Mais la loi seule ne peut suffire à assurer la pérennité d'un Etat et d'un peuple elle doit également provenir de la prospérité du pays. Aussi Athena veille, avec une particulière bienveillance, sur l'agriculture. Elle a inventé, pour la commodité des hommes, les instruments aratoires, qui permirent à le terre attique de fournir un meilleur rendement. En outre, la déesse protège chaque famille, veille sur l'entente et la chasteté des époux, sur l'honneur du foyer et la santé de quiconque ("Athéna Hygieia"). Par l'influence heureuse de sa raison et de sa pensée réfléchie et subtile, Athena apporte aux lettres et aux arts l'énergie et l'inspiration nécessaires à un rayonnement spirituel étendu et constant. Il s'ensuit que cette divinité apparaît bien comme le symbole divin de la civilisation grecque qui, par sa force guerrière, par son intelligence, sa sagesse, la modération de ses moeurs et la beauté étudiée de ses monuments artistiques et littéraires, a su imposer sa domination sur le monde. Plus tard, les Romains l'ont identifiée avec Minerve.